Les industriels français s’engagent pour l’intelligence artificielle

AI for Humanity – Episode 2

L’intelligence artificielle s’inscrit aujourd’hui dans des milliers de discussions à travers le monde, souvent critiquée et parfois adulée. Généralement associée à des personnalités plus qu’à des usages tel qu’Alan Turing, auteur des travaux scientifiques sur l’informatique, Douglas Hofstadter grand vulgarisateur des concepts de l’IA, ou encore Luc Julia, fondateur de SIRI. Mais un autre acteur s’y apparente plus récemment : Cédric Villani.

Mathématicien et député de l’Essonne, il est aujourd’hui connu pour son célèbre rapport dont l’objectif est de « Donner un sens à l’intelligence artificielle » pour établir une stratégie nationale et européenne percutante. Cette vision politique, s’articulant autour de 7 grands axes, a alors été présentée par Emmanuel Macron en 2018 lors de la conférence AI for Humanity. Un budget d’1,5 milliard d’euros dont 650 millions pour la recherche et 800 millions pour les initiatives privées a été attribué afin de répondre aux objectifs du rapport Villiani.

Un an plus tard, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, rappelle le souhait de l’état de « construire une IA Française » pour encourager et armer les PMEs face aux GAFAM. Autre grande annonce de cette conférence, celle de la rédaction d’un manifeste par huit groupes industriels français, souhaitant s’unir pour développer et partager une vision commune de l’IA !

Les industriels français s’engagent pour l’IA

Nous parlions de personnalités associées à l’intelligence artificielle, s’ajoutent aujourd’hui huit groupes industriels qui s’investissent pour établir un diagnostic et un plan d’action coordonné pour unir l’écosystème français d’IA. La vision est claire, développer une « IA française respectueuse, transparente et soucieuse de la liberté » voir créer un « cloud souverain ».

Certains projets sont par ailleurs prioritaires et concernent des secteurs où la donnée est très sensible comme la cybersécurité, les diagnostics médicaux ou la certification des algorithmes.
Ainsi, Air Liquide, Dassault Aviation, EDF, Renault, Safran, Thales, Total et Valeo viennent de signer avec Bruno Le Maire un manifeste qui comporte 3 grands objectifs :

  • Développer l’écosystème de startups spécialisées dans les solutions d’intelligence artificielle
  • Infuser l’IA dans tous les secteurs, y compris dans les PME avec le soutien des grands groupes
  • Attirer des investissements étrangers en France

Autre annonce, celle de la mise en place du « Challenge IA » ! Ce sont 5 millions d’euros qui sont alloués par l’Etat pour pousser les grands groupes à créer des synergies avec les PME. Un mouvement qui d’ailleurs a vocation à s’étendre à l’Europe : « Nous avons aussi besoin des autres pays européens. La France ne réussira pas seule dans cette révolution technologique »

Grands groupes, PME, startups, Etat, Europe… Ce mouvement global a pour vocation de faire briller l’expérience française et nos grands atouts pour développer une « IA de confiance ».

« Une IA de confiance, explicable voire certifiable »

L’Europe est aujourd’hui en retard par rapport à la Chine et aux Etats-Unis en termes d’investissement. C’est pourquoi les signataires veulent miser sur un atout “adaptées aux besoins industriels, en particulier en matière de données massives, critiques pour la compétitivité” : l’explicabilité. C’est-à-dire permettre de comprendre les décisions qui ont été prises par une IA.

Vous le savez, c’est un sujet qui nous touche particulièrement chez Golem.ai. Nous constatons au quotidien dans le développement de notre technologie de compréhension du langage humain (NLP) qui est, par nature, explicable, qu’il ne s’agit pas uniquement d’un sujet « buzz » mais aussi d’un sujet sociétal et business. En sommes, soutenir l’économie tout en conservant le contrôle, tout cela en étant plus performant et fiable.

D’ailleurs le champ d’étude évoqué dans ce manifeste se veut le plus large possible car l’explicabilité est un atout qui doit être présent dans tous les secteurs : « (…) les systèmes embarqués (c’est-à-dire des systèmes électroniques autonomes utilisés pour réaliser une tâche), l’IA pour la conception, la simulation, le développement, les tests et la logistique, l’IA appliquée à la maintenance, l’industrie 4.0 ».